Comment la situation actuelle a-t-elle impacté votre activité ?

Il a tout de suite fallu mettre en place les mesures de l’OFSP et donc réorganiser le travail. On n’avait pas beaucoup d’informations, il fallait continuer de faire tourner l’exploitation tout en assurant la sécurité du personnel. Mais la conséquence la plus importante pour nous a été la fermeture des restaurants, nos principaux clients pour la fondue. Nous avons dû arrêter les livraisons et même reprendre de la marchandise déjà livrée. Heureusement, un gros client nous avait commandé beaucoup de fondue, ce qui nous a permis d’écouler la marchandise fraîche.

Avez-vous des chiffres concernant la baisse de la production ?

Les ventes de fondue ont chuté de près de 80% par rapport à la même période l’année dernière. Si la météo presque estivale a joué un rôle, il est clair que la pandémie, la fermeture des restaurants et celle des stations de ski ont eu un grand impact. Quant à la vente de Vacherins Fribourgeois AOP, elle a baissé de 25 % environ.

Avez-vous vécu des effets positifs de la crise ?

Nous avions des projets qui étaient déjà sur la table, comme par exemple un shop en ligne et l’installation d’un automate, et cette situation nous a poussés à les aboutir. C’était une pause forcée qui nous a permis de régler des dossiers qu’on repoussait sans cesse. Cette période plus calme m’a aussi permis de réfléchir à de nouvelles façons de vendre et consommer du fromage et de travailler sur de nouvelles idées.

Au niveau personnel, comment vous sentez-vous ?

Il n’y a pas eu de cas dans mon entourage, ni dans mon entreprise, ce qui a été une très bonne nouvelle. Le ralentissement de la vie a fait du bien, je pense que ce temps a permis à de nombreuses personnes de se retaper, de redécouvrir des choses essentielles, pour mieux appréhender la suite.

Comment pensez-vous que la consommation va évoluer ces prochains temps ?

Au début, tout le monde avait un peu peur car on n’avait pas beaucoup d’informations sur le virus. Les consommateurs avaient même peur de manger de la fondue. Mais je suis assez optimiste en général, je pense que les humains ont la faculté d’oublier leurs craintes assez rapidement. Il y aura des cicatrices, mais la vie redémarre peu à peu et à mon avis, l’habitude de manger une fondue va reprendre gentiment.

Article complet : www.vacherin-fribourgeois-aop.ch